Organisation politique de Luna
L’aristocratie méritocrate de Luna est à l’image du peuple Lunarien. Un régime politique dans lequel se promeut l’ascension social par le travail et le mérite. Régie par la
Charte des Landes (PA -329), la Constitution Lunarienne est une des plus stables qui n’ait jamais existé au monde, puisqu’elle n’a quasiment jamais été modifiée depuis son établissement, témoin de la grande attention portée par les Lunariens aux traditions.
Organisation des institutions.
L’aristocratie Lunarienne se traduit par l’existence de
deux pouvoirs. Le pouvoir de
mise en dispositif, et le pouvoir de
délibération.
Le pouvoir de mise en dispositif.
Le pouvoir de
mise en dispositif est détenu par les
Archontes, qui nomment en qualité de conseillers, des
Avoyers. Ces
Avoyers appliquent la politique décidée par le
pouvoir de délibération directement auprès des populations concernées : ils sont les interlocuteurs principaux des citoyens Lunariens, en ce qu’ils dirigent les différents pans de la vie d’un Lunarien : économie, éducation, santé, pour ne citer qu’eux.
Les
Archontes, eux, sont les responsables qui rendent des comptes au
pouvoir de délibération. Ils reçoivent les instructions brutes du
Colloque, conseil généraliste qui se réunit une fois par mois, ou des
Conciles, conseils spécialisés prenant des décisions relatives aux affaires courantes, et sont chargés de déterminer comment les appliquer.
Les
Archontes sont également en lien avec le pouvoir religieux. Ils reçoivent une fois par semaine le
Grand Volkh qui leur prodigue des avertissements ou des conseils. Le
Grand Volkh peut également demander des informations aux
Archontes, et apporter son soutien ou son opposition à une décision.
Auquel cas, il est de tradition à Luna que les décisions approuvées par le
Grand Volkh soient appliquées sans délai, et que les décisions refusées par le
Grand Volkh soient avortées.
Toutefois, ce pouvoir que possède le
Grand Volkh n’est pas contraignant. Son
soutien ou son
opposition n’a pas valeur légale, et il ne doit généralement pas en abuser. Un usage de son influence qui ne serait pas fait avec parcimonie et mesure pourrait profondément choquer l’opinion publique Lunarienne, et se retourner contre lui.
Le
Grand Volkh possède également le capital politique nécessaire pour
jeter le discrédit sur les Archontes, mais cette possibilité doit être exceptionnelle, et ne s’est produite qu’à une seule reprise dans l’Histoire de Luna.
Cette capacité se justifie pour encadrer les ambitions réformistes de certains
Archontes, qui peuvent surinterpréter les décisions du
Colloque ou des
Conciles, et effrayer les populations avec des changements brutaux trop peu souhaités par les populations.
À ce titre, les
Archontes et leurs
Avoyers ont une
responsabilité dualiste, envers le
pouvoir délibératif d’une part, et devant le
pouvoir cultiste d’autre part. Le poids de la tradition joue un rôle majeur dans le fonctionnement des institutions de Luna, il n’existe aucun mécanisme contraignant dans la Charte des Landes pour destituer un gouvernant, mais la réprobation de l’opinion suffit à tempérer et fluidifier les rapports avec les citoyens.
Les
Archontes sont nommés chaque fois qu’il y a besoin d’en nommer un, par le
Colloque. Ils restent en fonction aussi longtemps que le
Colloque ne dit pas le contraire.
Il n’existe aucune obligation formelle pour un Archonte de rester actif dans ses fonctions, ce qui fait qu’une dizaine d’entre-eux restent affiliés de manière symbolique à l’institution sans pour autant faire quoi que ce soit. La plupart du temps, le titre d’
Archonte se perd par le
décès ou par la
démission — entraînée par un
blâme, du pouvoir délibératif, un
discrédit, du Grand Volkh, ou un choix personnel —.
Le pouvoir de délibération.
Le
pouvoir de délibération est détenu par le
Synode. Le
Synode est le terme désignant le
Colloque mensuel, et les
Conciles spécialisés.
Le
Colloque peut être convoqué exceptionnellement sur demande des
Archontes, du
Conseil des Volkhs, ou des
Conciliateurs eux-mêmes.
Le
Colloque ordinaire ou extraordinaire rassemble une partie des
Conciliateurs spécialisés dans chaque
Concile. Il est présidé par les
Magistrats, composé d’un
triumvirat tournant de
Conciliateurs. Les
Volkhs sont invités en qualité d’a
uditeur libre aux délibérations du
Colloque, de même que les
Archontes. À chacune de ses sessions, qui peuvent durer plus de deux jours francs, des délibérations sont prises sur des sujets de société suggérés par toutes les strates de la société. L’ordre du jour est préparé par les
Magistrats, et chaque décision doit être prise selon un
processus de délibération.
Les discussions sont retransmises en direct, et sont toujours d’une grande solennité. Elles respectent un ordre protocolaire strict, qui s’achève par une allocution des
Magistrats à l’endroit des
Archontes.
Le
Colloque est compétent dès qu’une situation
exceptionnelle est soulevée.
Une situation exceptionnelle est définie comme inhabituelle. Un différend nécessitant l’intervention du Colloque est donc inhabituelle par nature, s’il faut par exemple répondre d’une défaillance dans le système éducatif.
Les
Conciles, eux, relèvent de toutes les questions
habituelles nécessitant un simple maintien. Le budget, par exemple, est délibéré par le
Concile des Deniers. Les correctifs d’un budget en raison d’une mauvaise planification sont cependant traités par le
Colloque.
La composition de chaque
Conciledépend d’un processus méritocratique : chaque
Conciliateur formule un vœu, et se voit évaluer par ses pairs dans l’obtention de celui-ci.
Les
Conciles se réunissent quotidiennement, d’une dizaine de minutes par jour à quelques heures si nécessaire. Il existe autant de
Conciles qu’il existe de sujets quotidiens à traiter. La suppression d’un
Concile se fait quand une habitude disparaît, se transforme, ou fusionne.
Il est donc difficile de dénombrer les
Conciles qui existent, mais ils sont tous très bien organisés. Ils rendent des comptes au
Colloque, transmettent leurs décisions aux
Archontes ou directement aux
Avoyers, et ils respectent le protocole.
Le recrutement d’un
Conciliateur dépend d’un
processus de cooptation. Ils doivent être proposés par deux
Conciliateurs, et être compétents dans leur domaine d’intérêt, puis être approuvés par les pairs.
Bien qu’il soit possible pour un
Conciliateur de devenir un
Archonte, les deux fonctions sont très différentes dans l’opinion publique : le
Colloque aura tendance à nommer un
Archonte issu de l’administration publique de Luna, tandis qu’il nommera un
Conciliateur issu de la société civile, reconnue pour son mérite ou sa compétence dans le domaine d’expertise qu’il visera.
La fonction de
Conciliateur cesse quand le
Conciliateur perd la confiance de ses pairs, ou qu’il renonce de lui-même à ses fonctions. Le blâme entraîne systématiquement la démission du
Conciliateur.
Chaque
Concile décide quels
Conciliateurs peuvent rejoindre le
Colloque, dans un processus interne à chaque commission qui n’est pas régi par la
Charte des Landes.
Il existe une certaine suffisance dans le
Synode à l’égard des
Archontes et des
Avoyers, perçus comme des exécuteurs de basses œuvres qui tendent parfois à aller contre les décisions du
Synode. Il n’est donc pas rare que le
Colloque adresse des
remontrances aux
Archontes sans pour autant leur donner un blâme, afin de les mettre en garde sur le respect dû aux règles de Luna.